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Société de l’Information Appel
à projets 2001 Numéro
du projet
: 2001 - 056 Titre
du projet : L’économie
des communautés médiatées Durée du projet :
3 ans Mots-clefs
: Responsable
scientifique : Section CNRS de rattachement :
37 Economie et Société Ecole Nationale Supérieure
des Télécommunications tel : 01 45 73 60
fax : 01 45 65 95 15 mel : michel.gensollen@enst.fr Economie, Gestion, Sociologie cognitive, Sciences
et Technologies de l’Information et de la Communication La
Société de l'information, qui est en train de se mettre en place,
se caractérise, en particulier, par une modification sensible de l'étendue
et du fonctionnement des mécanismes marchands. Cette modification
comporte deux volets. Le premier a trait à l'entrée dans la sphère
marchande des mécanismes sociaux de formation de la demande. Le deuxième
découle de la nécessaire coopération entre producteurs et utilisateurs
pour la définition et l'adaptation des nouveaux services et biens
informationnels. Ces deux volets peuvent être envisagés sous l'angle
des conditions d'apparition de nouveaux usages individuels et de nouvelles
pratiques communautaires. Pour rendre compte ce type d'évolution,
l'économie doit étendre ses modélisations à la formation de la coopération
entre agents économiques et à l'élaboration dans les groupes d'un
langage commun et de représentations partagées. La recherche pluridisciplinaire
proposée portera sur la description et la modélisation de communautés
médiatées ou en cours de médiatisation : communautés de travail
(par exemple, pour l'écriture de logiciels libres), communautés d'échange
d'informations préalables à l'achat de biens d'expérience, communautés
de loisirs (par exemple, les communautés de joueurs dans le cas de
jeux massivement multijoueurs). L’analyse du fonctionnement de ces
communautés servira de base à la compréhension et à la modélisation
des nouvelles formes de marchés et d’interactions entre agents, que
permettra la diffusion des nouvelles technologies de l'information
et de la communication. Au travers des chercheurs impliqués sont mobilisées
différentes disciplines en sciences sociales (économie, gestion, sociologie)
et en sciences des technologies de l’information et de la communication. Description du projet scientifique
Le développement rapide des technologies
de l'information et de la communication (tic)
pose un certain nombre de défis à l’analyse actuelle du fonctionnement
et des régulations de l’activité économique, qu’il s’agisse des marchés, des hiérarchies ou de l’émergence de normes ou
d’institutions régulatrices. Pour préparer la "Société de l'information",
la modélisation économique doit chercher à rendre compte d'un certain
nombre de phénomènes, les uns essentiellement nouveaux, les autres,
déjà repérés, mais prenant aujourd'hui une importance cruciale.
1
-Tic et Société de l'information Les
tic, et principalement la numérisation des données, la réduction
de leurs coûts de transport et de stockage, les gains d'efficacité dans
le traitement de l'information et les modes de diffusion des connaissances
des agents, modifient progressivement la définition des produits et
des services ainsi que les modes de coordination entre les agents économiques. Les biens et services
informationnels, de même que les biens qui leurs sont liés ou qui tirent
l'essentiel de leur valeur de l'information qu'ils délivrent, échappent
progressivement aux régulations actuelles. Les
marchés sont mal adaptés à leur distribution comme les hiérarchies,
à leur élaboration :
§
parce
que ce sont des biens d'expérience (dont l’utilité individuelle et l’usage
social ne sont pas connus) ou des biens systèmes (externalités de réseau),
§
parce
que les coûts de leur reproduction deviennent désormais négligeables,
§
parce
qu'ils tirent une part de leur valeur de la qualité de leur adaptation
à des demandes diverses (biens culturels et biens complexes).
§
parce
que ces biens impliquent des formes nouvelles d’interaction sociale En
enrichissant les modes de coordination entre agents économiques, les
tic pourraient justement
fournir de nouvelles formes de régulation, mieux adaptées aux particularités
des biens informationnels et à leurs nouvelles formes d'association
aux biens et services "réels". Les tic induisent progressivement un mode
d’organisation spécifique : l'établissement de réseaux virtuels
de coopération, souvent désignés par le terme de "communautés"
(terme qui peut prêter à confusion parce qu'il s'agit, en l'occurrence,
de communautés floues et instables). A l’intérieur de ces communautés,
les échanges portent principalement sur des ressources non-marchandes (relations, conseils, connaissances techniques, etc.) ; les contributions de chacun
sont difficilement identifiables et non directement évaluables. Enfin,
dans le domaine des rapports entre entreprises, les TIC induisent de
nouvelles formes de coordination entre producteurs, distributeurs et
firmes utilisatrices qu’il est difficile d’analyser à partir des outils
usuels de l’analyse économique. La présente recherche vise à modéliser
l'établissement de la coopération au travers de la construction d'un
objet informationnel commun dans des réseaux rapidement reconfigurables
(communautés tant d’utilisateurs que d’offreurs) ainsi que l'articulation
entre de telles stratégies coopératives et leur valorisation marchande. 2 - Production de
la demande et adaptation des produits La
problématique précédente vise à éclairer un certain nombre de caractéristiques
des économies d'information ; plus spécifiquement, les questions
économiques qui relèvent plus spécifiquement d'une telle approche sont
principalement : (1) la formation sociale de la demande, (2) la
production-adaptation des biens informationnels, (3) l’émergence
de nouvelles formes de relations entre entreprises et enfin (4) les
modèles d'affaires susceptibles de mettre en valeur l'information numérisée.
S'agissant
de la formation sociale de la demande, on chercherait à aborder les
points suivants :
§
la
demande pour les biens informationnels (et, plus généralement, pour
les biens d'expérience) est moins spontanée et individuelle que la demande
pour les biens ou services ordinaires ; parce que l'information
est un bien d'expérience et un bien réseau, la demande naît à partir
d'interactions entre les consommateurs potentiels ;
§
les
processus sociaux de formation de la demande ne peuvent plus être ignorés
par les producteurs ; le secteur des médias présente un exemple
avancé de ce type de situation : la demande est tellement imprévisible
et variante que les producteurs investissent parfois plus dans le contrôle
de ces processus que dans le produit lui-même ;
§
les
distributeurs de biens d'expérience (qu'il s'agisse de biens informationnels
ou de biens radicalement nouveaux) sont conduits à organiser la demande
en ensembles interagissants (des "communautés") ; certains
sites Internet donnent des exemples de telles organisations ;
S'agissant
de la production-adaptation des biens informationnels, on chercherait
à aborder les points suivants :
§
la
fonction de production des biens informationnels intègre des inputs
d'un type particulier, dont le rôle est d'agir directement sur la demande
(par exemple, les stars dans le domaine des médias) ; ces inputs
se font rémunérer de façon originale à partir de leur propre notoriété ;
§
beaucoup
de biens informationnels, tels les logiciels, sont des biens "complexes"
dont la mise au point est très coûteuse ; les phases de test et
d'adaptation gagnent à être laissées, au moins en partie, aux consommateurs
eux-mêmes ou au moins à certains d'entre eux ; d'où des problèmes
de free riding éventuels ;
§
dans
le processus de production, certains savoirs et certaines compétences
sont désormais directement maîtrisés par les employés ; la microinformatique
et la diffusion dans le grand public des mêmes interfaces et outils
que ceux utilisés dans le cadre professionnel permettent aux employés
de contrôler une part du capital informationnel de l'entreprise ;
inversement, l'extension des droits de propriété sur la connaissance
permettrait aux entreprises une nouvelle maîtrise sur les savoirs répartis ;
§
les
collectifs de production de connaissance mettent en place des modalités
originales de recrutement de leurs membres et de contrôle de la qualité
des contributions de chacun, en particulier à partir de la gestion de
noyaux d’experts ; l’analyse du degré d’ouverture de ces noyaux
et de leur dynamique interne est donc cruciale.
S’agissant des relations entre
entreprises, il conviendrait d’analyser les thèmes suivants :
§
les
frontières entre ce qu’il est convenu d’appeler l’organisation et le
marché deviennent beaucoup plus floues : les marchés électroniques
qui mettent en relation durable des entreprises productrices, distributrices
et utilisatrices sont susceptibles de donner naissance à ce que certains
appellent des "quasi-marchés technologiques" dont les caractéristiques
et les conséquences concurrentielles ne sont pas encore complètement
analysées ;
§
le
développement de collaborations de longues durées aussi bien pour la
recherche-développement que pour la production ou la distribution des
biens, la généralisation des processus de co-détermination des usages
productifs demandent une analyse détaillée de ce qu'il est convenu d'appeler
l'intermédiation entre entreprises.
S'agissant
de l'évolution des modèles d'affaires, on chercherait à aborder les
points suivants :
§
l'appropriation
par les entreprises des nouvelles formes d'interaction entre l'offre
et la demande (intermédiation finale) devient essentielle à l'invention
de nouvelles propositions de valeur ;
§
la
mise en valeur des biens informationnels est rendue difficile lorsque
ceux-ci sont duplicables et diffusables à des coûts très faibles ;
inversement, le maintien ou l'extension des droits de propriété sur
les informations empêcherait de tirer parti des gains de productivité
apportés par les tic dans la diffusion de l'information
et du savoir ;
§
les
biens réseaux (dont l'utilité croît avec la base installée) posent des
problèmes de normalisation et d'interfonctionnement ; sans régulation,
la production risque de se concentrer au point d'atteindre un monopole
mondial (c'est le cas de Microsoft pour les logiciels) ; inversement,
la régulation de la production de l'information est sans doute plus
complexe encore que celle des réseaux physiques de distribution (télécommunications,
énergie, transport), déjà difficile à mettre en œuvre et d'une efficacité
parfois douteuse. Les
questions précédemment évoquées ne sont pas seulement économiques ;
elles demandent justement à l'économie de se rapprocher des sciences
sociales et des sciences cognitives. Pour proposer une modélisation
du fonctionnement des communautés coopératives, l'économie doit tenter
de rendre compte de l'évolution des goûts et des utilités des consommateurs,
de la formation des usages sociaux, de l'élaboration des savoirs partagés
nécessaires à l'établissement d'interactions, de l'émergence des normes
qui limitent les espaces stratégiques de chacun, etc. Il s'agit,
en quelque sorte, de prolonger une économie de l'information par une
économie des cultures et des savoirs et de tirer les conséquences du
fait que, désormais, les tic
vont modifier le lien social et, dans une certaine mesure, le faire
entrer dans la sphère marchande. Ainsi, l'économiste doit, plus que
par le passé, prendre en compte les analyses des sociologues, des cogniticiens,
des sémiologues, etc. En raison de l'insuffisance des données
statistiques disponibles le travail proposé devra comprendre une phase
de recueil sur le terrain et l'exploitation des travaux monographiques
pertinents. Pour aborder la
question du rôle des tic dans la formation des stratégies coopératives
nécessaires à la constitution d'un savoir partagé organisé (d'un langage
commun négocié) au sein de communautés d’individus ou d’entreprises,
on partira d'observations portant sur des situations contrastées :
§
communautés
de travail : par exemple, l'écriture de logiciels libres à travers
la plateforme PECOVALL
de l’ENST et de la communauté de distribution DEBIAN (analyse initiée
par le GSPM dans le cadre du programme RNRT),
§
communautés
(plus ou moins organisées) de formation de la demande : par exemple,
les échanges d'information sur un site de vente (comme celui d'Amazon),
§
communautés
virtuelles prolongeant ou préfigurant des communautés réelles :
par exemple, communautés de joueurs participants à des jeux massivement
multi-joueurs,
§
communautés
de producteurs et d’utilisateurs organisés autour de d’un ensemble signifiant
de services et de biens (comme les places de marchés),
§
communautés
réelles en évolution vers des communautés virtuelles (comme les communautés
d’étudiants
de la même institution).
La recherche
se ferait naturellement en quatre étapes :
§
l’établissement
d’une grille analytique commune aux disciplines mobilisées dans le projet ;
§
une
étape empirique : observation du fonctionnement concret de communautés
médiatées selon le cadre défini précédemment,
§
une
étape descriptive : description raisonnée et modélisation des pratiques
individuelles et des systèmes d'interaction permettant la construction
d'un objet informationnel commun (informations nécessaires à la consommation
d'un bien d'expérience, référentiel commun pour un travail coordonné,
cadre virtuel d'interaction, mise au point d’une innovation productive,
etc.),
§
une
étape déductive : utilisation des modélisations précédentes pour
interpréter les phénomènes économiques nouveaux qui ont été listés précédemment.
•Calendrier 2002 – 2003 Etablissement
d’une grille analytique commune 1er
sem. 2002 Mise
en place des terrains 1er
sem. 2002 Phase
d'observation juin
2002 – juin. 2003 Modélisation 1er
semestre 2003 Synthèse
économique 2ème
semestre 2003 Diffusion
des résultats Organisation
d’un colloque à l’ENST ; Publications –n°spécial revue 2004 Références
Une telle
recherche s'inscrit dans le courant actuel d'enrichissement de la microéconomie
afin de tenir compte des structures d'interaction entre les agents économiques ;
les références suivantes, organisées par thèmes, fournissent des exemples
de tels travaux. Parmi
les travaux des chercheurs mobilisés dans ce projet, on peut citer :
§
la
microéconomie évolutionniste qui s'intéresse explicitement aux conséquences
de l'interaction d'agents économiques hétérogènes, aux compétences cognitives
limitées, sur la dynamique des systèmes économiques : voir Lesourne
J., Orléan A., Walliser B. (eds) [2001] ; Ngomai S. Raybaut
A. [1996] ;
§
la formation de la demande pour des biens d'expérience :
Curien et alii [2001 ] ; Gensollen M. [2001], Bourreau M.,
L. Benzoni [2000a et b], Bourreau M., Gensollen M., Perani J
[2001] ;
§
l’émergence
de nouvelles formes-types de marché liées à la société de l’information
et de nouveaux modèles d’affaire : Arena R. [2001] ;
Arena R., Festre A. [2001], Charbit C., Fernandez V.,
Tricot E. [2001]
§
la
dynamique des usages et des apprentissages : Auray N. [1997] ;
Conein B., Jacopin E. [1994] ; Conein B., Thévenot L. [1997] ;
Thévenot L. [1993] ; Charbit C., Fernandez V.
[2001] ;
§
les
implications politiques et morales du mouvement du logiciel libre :
Auray N. [2000] ; Boltanski L., Chiapello E. [1999]. D'une
façon plus générale, les travaux suivants donnent des exemples de recherches
cohérentes avec le projet décrit ici :
§
les
questions d'économie industrielle et de régulation posées par les biens
réseaux : voir Shapiro C., Varian H. R. [1999] ;
§
les
voies d'extension de la microéconomie pour tenir compte des biens informationnels :
voir Cohen S., DeLong B., Zysman J. [2000] ; DeLong B.,
Froomkin M. [1999] ;
§
la
logique de production des logiciels libres : voir Lerner J.,
Tirole J. [1999] ; Bessen J. [2001] ; Pénard Th.,
Dang Nguyen G. [2000] ; Cohendet P., F. Creplet,
O. Dupouët [2001] ; Norman D. [1993] ; Norman D. [1999] ;
§
le
rôle des tic dans
la mise en place des communautés de travail : voir Malone T.,
Laubacher R.J. [1998] ;
§
les
interactions entre consommateurs-producteurs potentiels : voir
Ghosh R.A. [1998] ; Zelizer Viviana A. [2001] ;
§
les
réseaux d'interactions comme représentation d'un savoir collectif (hypertexte
interactif) : voir Bollen J. [1999] ; Rocha, Luis M.
[2000] ; Brusilovsky, P. (2001) ;
§
l'émergence
de la coopération dans les équipes : voir Bowles S., Gintis H.
[2000] ; Henrich J., et alii [2001] ; Ishaya T.,
Macaulay L. [1999] ; Akiyama E., Kaneko K. [2000] ;
§
les
processus de formation des réseaux de coopération : Bala V., S. Goyal
[2000] et [2001] ; Currarini S., Morelli M. [2000] ; Watts
D.J. [2001] ; la forme (small world) de certains réseaux de coopération :
Jain S., Krishna S. [2001] ; Moore C., Newman M.E.J [2000] ;
Cowan R., N. Jonard [2001]
§
évolution
des usages : Hutchins E. [1995], Sperber D. [1999]. Bibliographie
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Kaneko K. [2000], Dynamical Systems Game Theory : A New Approach
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with Heterogeneous Interacting Agents (Kirman A., J.-B. Zimmermann,
eds), Springer, 2001. Zelizer Viviana A. [2001], "Circuits of Commerce",
Princeton University |