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LATAPSES
EHESS
ENST

 

Société de l’Information

Appel à projets 2001

Numéro du projet : 2001 - 056

Titre du projet  : L’économie des communautés médiatées

 Durée du projet : 3 ans

 Mots-clefs : Communautés, usages, apprentissages, microéconomie évolutionniste, marchés électroniques

Responsable scientifique : GENSOLLEN  Michel, Chercheur associé au département EGSH de l’ENST

Section CNRS de rattachement : 37 Economie et Société

Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département Economie Gestion Sciences sociales et Humaines, 46 rue Barrault, 75634 Paris Cedex 13

tel : 01 45  73 60        fax : 01 45 65 95 15

mel : michel.gensollen@enst.fr

Discipline du responsable scientifique : Sciences économiques

Noms et coordonnées des équipes partenaires :

Conservatoire National des Arts et Métiers : Groupe de Recherche en Economie et Gestion (GREG) ; Adresse : 2 rue Conté – 75 003 Paris

 Ecole des Hautes Etudes en Sciences SocialesGroupe de Sociologie Politique et Morale Adresse : 105, boulevard Raspail - 75006 Paris (tel : 01.45.49.76.14) Association CNRS : ESA 8031

 LATAPSES - département IODE « Institutions, Organisations et Dynamique Economique », Unité Mixte de Recherche N° 6564 du CNRS et de l’Université de Nice Sophia-Antipolis. Adresse : 250 rue A. Einstein - Sophia-Antipolis 1  06560 Valbonne

 Disciplines couvertes par ces équipes partenaires :

Economie, Gestion, Sociologie cognitive, Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication

Résumé du projet  

La Société de l'information, qui est en train de se mettre en place, se caractérise, en particulier, par une modification sensible de l'étendue et du fonctionnement des mécanismes marchands. Cette modification comporte deux volets. Le premier a trait à l'entrée dans la sphère marchande des mécanismes sociaux de formation de la demande. Le deuxième découle de la nécessaire coopération entre producteurs et utilisateurs pour la définition et l'adaptation des nouveaux services et biens informationnels. Ces deux volets peuvent être envisagés sous l'angle des conditions d'apparition de nouveaux usages individuels et de nouvelles pratiques communautaires. Pour rendre compte ce type d'évolution, l'économie doit étendre ses modélisations à la formation de la coopération entre agents économiques et à l'élaboration dans les groupes d'un langage commun et de représentations partagées. La recherche pluridisciplinaire proposée portera sur la description et la modélisation de communautés médiatées ou en cours de médiatisation : communautés de travail (par exemple, pour l'écriture de logiciels libres), communautés d'échange d'informations préalables à l'achat de biens d'expérience, communautés de loisirs (par exemple, les communautés de joueurs dans le cas de jeux massivement multijoueurs). L’analyse du fonctionnement de ces communautés servira de base à la compréhension et à la modélisation des nouvelles formes de marchés et d’interactions entre agents, que permettra la diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Au travers des chercheurs impliqués sont mobilisées différentes disciplines en sciences sociales (économie, gestion, sociologie) et en sciences des technologies de l’information et de la communication.

 

Description du projet scientifique

 

 

Le développement rapide des technologies de l'information et de la communication (tic) pose un certain nombre de défis à l’analyse actuelle du fonctionnement et des régulations de l’activité économique, qu’il s’agisse des marchés, des hiérarchies ou de l’émergence de normes ou d’institutions régulatrices. Pour préparer la "Société de l'information", la modélisation économique doit chercher à rendre compte d'un certain nombre de phénomènes, les uns essentiellement nouveaux, les autres, déjà repérés, mais prenant aujourd'hui une importance cruciale.

1 -Tic et Société de l'information

Les tic, et principalement la numérisation des données, la réduction de leurs coûts de transport et de stockage, les gains d'efficacité dans le traitement de l'information et les modes de diffusion des connaissances des agents, modifient progressivement la définition des produits et des services ainsi que les modes de coordination entre les agents économiques.

Les biens et services informationnels, de même que les biens qui leurs sont liés ou qui tirent l'essentiel de leur valeur de l'information qu'ils délivrent, échappent progressivement aux régulations actuelles.

Les marchés sont mal adaptés à leur distribution comme les hiérarchies, à leur élaboration :

§         parce que ce sont des biens d'expérience (dont l’utilité individuelle et l’usage social ne sont pas connus) ou des biens systèmes (externalités de réseau),

§         parce que les coûts de leur reproduction deviennent désormais négligeables,

§         parce qu'ils tirent une part de leur valeur de la qualité de leur adaptation à des demandes diverses (biens culturels et biens complexes).

§         parce que ces biens impliquent des formes nouvelles d’interaction sociale

En enrichissant les modes de coordination entre agents économiques, les tic pourraient justement fournir de nouvelles formes de régulation, mieux adaptées aux particularités des biens informationnels et à leurs nouvelles formes d'association aux biens et services "réels". Les tic induisent progressivement un mode d’organisation spécifique : l'établissement de réseaux virtuels de coopération, souvent désignés par le terme de "communautés" (terme qui peut prêter à confusion parce qu'il s'agit, en l'occurrence, de communautés floues et instables). A l’intérieur de ces communautés, les échanges portent principalement sur des ressources non-marchandes (relations, conseils, connaissances techniques, etc.) ; les contributions de chacun sont difficilement identifiables et non directement évaluables. Enfin, dans le domaine des rapports entre entreprises, les TIC induisent de nouvelles formes de coordination entre producteurs, distributeurs et firmes utilisatrices qu’il est difficile d’analyser à partir des outils usuels de l’analyse économique.

La présente recherche vise à modéliser l'établissement de la coopération au travers de la construction d'un objet informationnel commun dans des réseaux rapidement reconfigurables (communautés tant d’utilisateurs que d’offreurs) ainsi que l'articulation entre de telles stratégies coopératives et leur valorisation marchande.

2 - Production de la demande et adaptation des produits

La problématique précédente vise à éclairer un certain nombre de caractéristiques des économies d'information ; plus spécifiquement, les questions économiques qui relèvent plus spécifiquement d'une telle approche sont principalement : (1) la formation sociale de la demande, (2) la production-adaptation des biens informationnels, (3) l’émergence de nouvelles formes de relations entre entreprises et enfin (4) les modèles d'affaires susceptibles de mettre en valeur l'information numérisée.

S'agissant de la formation sociale de la demande, on chercherait à aborder les points suivants :

§         la demande pour les biens informationnels (et, plus généralement, pour les biens d'expérience) est moins spontanée et individuelle que la demande pour les biens ou services ordinaires ; parce que l'information est un bien d'expérience et un bien réseau, la demande naît à partir d'interactions entre les consommateurs potentiels ;

§         les processus sociaux de formation de la demande ne peuvent plus être ignorés par les producteurs ; le secteur des médias présente un exemple avancé de ce type de situation : la demande est tellement imprévisible et variante que les producteurs investissent parfois plus dans le contrôle de ces processus que dans le produit lui-même ;

§         les distributeurs de biens d'expérience (qu'il s'agisse de biens informationnels ou de biens radicalement nouveaux) sont conduits à organiser la demande en ensembles interagissants (des "communautés") ; certains sites Internet donnent des exemples de telles organisations ;

  • le regroupement des biens ("bundling") et la micro-segmentation de la demande laisse présager la constitution de complexes économiques nouveaux dont les conséquences sur les profits et le bien-être ne sont pas toujours claires.

S'agissant de la production-adaptation des biens informationnels, on chercherait à aborder les points suivants :

§         la fonction de production des biens informationnels intègre des inputs d'un type particulier, dont le rôle est d'agir directement sur la demande (par exemple, les stars dans le domaine des médias) ; ces inputs se font rémunérer de façon originale à partir de leur propre notoriété ;

§         beaucoup de biens informationnels, tels les logiciels, sont des biens "complexes" dont la mise au point est très coûteuse ; les phases de test et d'adaptation gagnent à être laissées, au moins en partie, aux consommateurs eux-mêmes ou au moins à certains d'entre eux ; d'où des problèmes de free riding éventuels ;

§         dans le processus de production, certains savoirs et certaines compétences sont désormais directement maîtrisés par les employés ; la microinformatique et la diffusion dans le grand public des mêmes interfaces et outils que ceux utilisés dans le cadre professionnel permettent aux employés de contrôler une part du capital informationnel de l'entreprise ; inversement, l'extension des droits de propriété sur la connaissance permettrait aux entreprises une nouvelle maîtrise sur les savoirs répartis ;

§         les collectifs de production de connaissance mettent en place des modalités originales de recrutement de leurs membres et de contrôle de la qualité des contributions de chacun, en particulier à partir de la gestion de noyaux d’experts ; l’analyse du degré d’ouverture de ces noyaux et de leur dynamique interne est donc cruciale.

S’agissant des relations entre entreprises, il conviendrait d’analyser les thèmes suivants :

§         les frontières entre ce qu’il est convenu d’appeler l’organisation et le marché deviennent beaucoup plus floues : les marchés électroniques qui mettent en relation durable des entreprises productrices, distributrices et utilisatrices sont susceptibles de donner naissance à ce que certains appellent des "quasi-marchés technologiques" dont les caractéristiques et les conséquences concurrentielles ne sont pas encore complètement analysées ;

§         le développement de collaborations de longues durées aussi bien pour la recherche-développement que pour la production ou la distribution des biens, la généralisation des processus de co-détermination des usages productifs demandent une analyse détaillée de ce qu'il est convenu d'appeler l'intermédiation entre entreprises.

S'agissant de l'évolution des modèles d'affaires, on chercherait à aborder les points suivants :

§         l'appropriation par les entreprises des nouvelles formes d'interaction entre l'offre et la demande (intermédiation finale) devient essentielle à l'invention de nouvelles propositions de valeur ;

§         la mise en valeur des biens informationnels est rendue difficile lorsque ceux-ci sont duplicables et diffusables à des coûts très faibles ; inversement, le maintien ou l'extension des droits de propriété sur les informations empêcherait de tirer parti des gains de productivité apportés par les tic dans la diffusion de l'information et du savoir ;

§         les biens réseaux (dont l'utilité croît avec la base installée) posent des problèmes de normalisation et d'interfonctionnement ; sans régulation, la production risque de se concentrer au point d'atteindre un monopole mondial (c'est le cas de Microsoft pour les logiciels) ; inversement, la régulation de la production de l'information est sans doute plus complexe encore que celle des réseaux physiques de distribution (télécommunications, énergie, transport), déjà difficile à mettre en œuvre et d'une efficacité parfois douteuse.

 

3 - Méthodologie

Les questions précédemment évoquées ne sont pas seulement économiques ; elles demandent justement à l'économie de se rapprocher des sciences sociales et des sciences cognitives. Pour proposer une modélisation du fonctionnement des communautés coopératives, l'économie doit tenter de rendre compte de l'évolution des goûts et des utilités des consommateurs, de la formation des usages sociaux, de l'élaboration des savoirs partagés nécessaires à l'établissement d'interactions, de l'émergence des normes qui limitent les espaces stratégiques de chacun, etc. Il s'agit, en quelque sorte, de prolonger une économie de l'information par une économie des cultures et des savoirs et de tirer les conséquences du fait que, désormais, les tic vont modifier le lien social et, dans une certaine mesure, le faire entrer dans la sphère marchande. Ainsi, l'économiste doit, plus que par le passé, prendre en compte les analyses des sociologues, des cogniticiens, des sémiologues, etc.

En raison de l'insuffisance des données statistiques disponibles le travail proposé devra comprendre une phase de recueil sur le terrain et l'exploitation des travaux monographiques pertinents.

Pour aborder la question du rôle des tic dans la formation des stratégies coopératives nécessaires à la constitution d'un savoir partagé organisé (d'un langage commun négocié) au sein de communautés d’individus ou d’entreprises, on partira d'observations portant sur des situations contrastées :

§         communautés de travail : par exemple, l'écriture de logiciels libres à travers la plateforme PECOVALL de l’ENST et de la communauté de distribution DEBIAN (analyse initiée par le GSPM dans le cadre du programme RNRT),

§         communautés (plus ou moins organisées) de formation de la demande : par exemple, les échanges d'information sur un site de vente (comme celui d'Amazon),

§         communautés virtuelles prolongeant ou préfigurant des communautés réelles : par exemple, communautés de joueurs participants à des jeux massivement multi-joueurs,

§         communautés de producteurs et d’utilisateurs organisés autour de d’un ensemble signifiant de services et de biens (comme les places de marchés),

§         communautés réelles en évolution vers des communautés virtuelles (comme les communautés d’étudiants de la même institution).

 

La recherche se ferait naturellement en quatre étapes :

§         l’établissement d’une grille analytique commune aux disciplines mobilisées dans le projet ;

§         une étape empirique : observation du fonctionnement concret de communautés médiatées selon le cadre défini précédemment,

§         une étape descriptive : description raisonnée et modélisation des pratiques individuelles et des systèmes d'interaction permettant la construction d'un objet informationnel commun (informations nécessaires à la consommation d'un bien d'expérience, référentiel commun pour un travail coordonné, cadre virtuel d'interaction, mise au point d’une innovation productive, etc.),

§         une étape déductive : utilisation des modélisations précédentes pour interpréter les phénomènes économiques nouveaux qui ont été listés précédemment.

 

Calendrier 2002 – 2003

 

Etablissement d’une grille analytique commune

1er sem. 2002

Mise en place des terrains

1er sem. 2002

Phase d'observation

juin 2002 – juin. 2003

Modélisation

1er semestre 2003

Synthèse économique

2ème semestre 2003

Diffusion des résultats

Organisation d’un colloque à l’ENST ; Publications –n°spécial revue 2004

 

Références

Une telle recherche s'inscrit dans le courant actuel d'enrichissement de la microéconomie afin de tenir compte des structures d'interaction entre les agents économiques ; les références suivantes, organisées par thèmes, fournissent des exemples de tels travaux.

Parmi les travaux des chercheurs mobilisés dans ce projet, on peut citer :

§         la microéconomie évolutionniste qui s'intéresse explicitement aux conséquences de l'interaction d'agents économiques hétérogènes, aux compétences cognitives limitées, sur la dynamique des systèmes économiques : voir Lesourne J., Orléan A., Walliser B. (eds) [2001] ; Ngomai S. Raybaut A. [1996] ;

§         la formation de la demande pour des biens d'expérience : Curien et alii [2001 ] ; Gensollen M. [2001], Bourreau M., L. Benzoni [2000a et b], Bourreau M., Gensollen M., Perani J [2001] ;

§         l’émergence de nouvelles formes-types de marché liées à la société de l’information et de nouveaux modèles d’affaire : Arena R. [2001] ; Arena R., Festre A. [2001], Charbit C., Fernandez V., Tricot E. [2001]

§         la dynamique des usages et des apprentissages : Auray N. [1997] ; Conein B., Jacopin E. [1994] ; Conein B., Thévenot L. [1997] ; Thévenot L. [1993] ; Charbit C., Fernandez V.  [2001] ;

§         les implications politiques et morales du mouvement du logiciel libre : Auray N. [2000] ; Boltanski L., Chiapello E. [1999].

 

D'une façon plus générale, les travaux suivants donnent des exemples de recherches cohérentes avec le projet décrit ici :

§         les questions d'économie industrielle et de régulation posées par les biens réseaux : voir Shapiro C., Varian H. R. [1999] ;

§         les voies d'extension de la microéconomie pour tenir compte des biens informationnels : voir Cohen S., DeLong B., Zysman J. [2000] ; DeLong B., Froomkin M. [1999] ;

§         la logique de production des logiciels libres : voir Lerner J., Tirole J. [1999] ; Bessen J. [2001] ; Pénard Th., Dang Nguyen G. [2000] ; Cohendet P., F. Creplet, O. Dupouët [2001] ; Norman D. [1993] ; Norman D. [1999] ; 

§         le rôle des tic dans la mise en place des communautés de travail : voir Malone T., Laubacher R.J. [1998] ;

§         les interactions entre consommateurs-producteurs potentiels : voir Ghosh R.A. [1998] ; Zelizer Viviana A. [2001] ;

§         les réseaux d'interactions comme représentation d'un savoir collectif (hypertexte interactif) : voir Bollen J. [1999] ; Rocha, Luis M. [2000] ; Brusilovsky, P. (2001) ;

§         l'émergence de la coopération dans les équipes : voir Bowles S., Gintis H. [2000] ; Henrich J., et alii [2001] ; Ishaya T., Macaulay L. [1999] ; Akiyama E., Kaneko K. [2000] ;

§         les processus de formation des réseaux de coopération : Bala V., S. Goyal [2000] et [2001] ; Currarini S., Morelli M. [2000] ; Watts D.J. [2001] ; la forme (small world) de certains réseaux de coopération : Jain S., Krishna S. [2001] ; Moore C., Newman M.E.J [2000] ; Cowan R., N. Jonard [2001]

§         évolution des usages : Hutchins E. [1995], Sperber D. [1999].

 

Bibliographie

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