Résumé HDR – Le mémoire de synthèse "Le hacker, l'Etat et la politique" discute une manière d'articuler des analyses sociologiques du rapport science, technique, société et des travaux portant sur la crise institutionnelle ou les transformations de l’Etat. Le chap.1 tente de spécifier la catégorie hacker non comme une entité morphologique mais comme une entité attributive, en lien avec l'objectif d'articuler description sociologique et travail de construction de catégories collectives. Les chap.2 et 3 traitent, avec les outils de la sociologie classique et de la socio-économie des inégalités, de l’effet propre du numérique sur les transformations du capitalisme depuis les années 1980 et notamment de l’articulation entre un processus de dérégulation et un mouvement d’émergence des biens communs. Le chap.4  est une pragmatique des amnésies et inattentions des activistes du numérique et tente, en extériorité par rapport à leurs discours mais en proximité avec leurs pratiques, une analyse de leur critique du code en la rapprochant d’une possible « politique du savoir absolu ». Le chap.5 documente des exemples d’« institutions anarchistes » agies par les hackers, dispositifs susceptibles de faire tenir la société à distance par-delà la divergence radicale des points de vue. Le chap.6 propose d’ouvrir vers une sociologie du désordre : il articule la critique par les hackers de la notion de méritocratie à un questionnement sur une société dont les épreuves seraient démocratiques. L’ensemble du travail est animé de l'intention de lier sociologie pragmatique et sociologie critique.